Il y a de cela longtemps, qui aurait pu savoir que Marie Dominique Luciani était, deviendrait, serait poète.
Peut-être quelque attention aurait pu voir filtrer un frémissement léger, parfois subtilement douloureux, toujours intérieur, dans le regard porté sur le monde et les fibrillations suggérées.
Peut-être aussi, les pensées profondes et toujours sensibles, sur quelque sujet que ce soit, l'humain, la nature, le ici et l'au-delà du dedans, auraient pu nous suggérer la trame intime, toujours retenue, au bord des lèvres, qui se tissait au décours des jours, des heures et des nuits.
A présent, c'est en poétesse accomplie et radieuse qu'elle nous offre cet émouvant cadeau d'un passé et d'un devenir.
Anastasie LUCIANI
UN RÊVE UNE VIE
Née le 9 juillet 1956 à Corte, quelques années plus tard elle se voit obligée de s'éloigner de sa Famille et sa Corse pour suivre des études de droit à Nice. Comme nombres de jeunes insulaires elle abandonnera son cursus, les difficultés pécuniaires de la famille la contraignant de rentrer « au pays ». A l'âge de 33 ans, un bonheur inconditionnel vient ensoleiller son existence : la naissance de sa fille S'ouvre alors la porte de tous ses « Être » : des autres vers elle, d'elle vers les autres, elle n'aura de cesse de tisser leurs liens en relations de partage, d'altruisme et de bienveillance, illustrant ainsi Camus lorsqu'il écrit : « L'Art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. […] (l'artiste) apprend bien vite qu'il ne nourrira son art et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. »…