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                Les femmes en Méditerranée seraient-elles donc différentes des femmes d’ailleurs, qu’une livraison de la revue I Vagabondi leur soit consacrée ?  Certains l’affirmeront, d’autres leur accorderont des différences dues à leur mode de vie, à leur histoire, voire à leur environnement ou le climat ! Braudel1 , ou David Abulafia2 plus récemment, les historiens comme les sociologues ont bien démontré que la géographie « pesait » sur les mentalités. On ne vit pas en Méditerranée comme en Ukraine, en Irlande ou même en Picardie. Des points communs sont largement partagés par beaucoup de femmes et c’est une banalité que de rappeler que si Simone de Beauvoir publiait « Le deuxième sexe » en 1949, les rapports-hommes-femmes ont heureusement évolué ! La parité homme-femme est  enfin, « entrée dans les moeurs », chez « nous », en France, comme dans la plupart des pays dits civilisés !

                « Chez nous » en effet, cette évolution s’est concrétisée et se confirme par  des mesures gouvernementales, voire institutionnelles comme la création du Ministère chargé de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances », ou comme le projet d’inscrire dans la Constitution la Loi sur l’avortement…    Mais ailleurs en Méditerranée ? Le sort de la femme évolue aussi, et pas forcément moins rapidement, ni moins formellement. Les contributrices et contributeurs de la revue             

I Vagabondi  en témoignent quant à eux, avec leurs moyens d’expression, ici, en illustrant le sort de la femme par un texte, par une photo ou encore par un dessin ou une peinture…

 

                 Certes, on parlera encore, et aussi, de femmes-sorcières, de femmes marquées, mais on évoquera surtout les femmes entre « tradition et modernité », on parlera de « femme/pluriel », on évoquera par exemple, les femmes  musiciennes d’aujourd’hui, qui, à l’opposé des sirènes d’Ulysse nous enchantent, elles, pour le meilleur. La femme de Méditerranée est ainsi exposée, qu’elle soit épouse, mère, sœur, chacune, chacun la raconte selon son art. Les corses ne sont pas en reste et ils, ou elles, participent de cette approche. Dans ce numéro, on rappellera, par exemple, l’évolution historique du droit de vote des femmes dans l’île, des mesures préconisées dès le XIV ème siècle dans ce sens, mesures révolutionnaires : un fait précoce dans l’évolution « parité hommes-femmes » que nous rappellera Laura Monestié-Andreani. On vagabondera en Algérie avec Abdelkader Djemal et avec Leïla Sebbar, à Malte avec Elisabeth Grech, à Chypre et en Crète avec Maddalena Antoniotti-Rodriguez et Christine Chiorboli, en Israël, avec les photos de Didier Ben Loulou, en Tunisie avec Nadya Saadi, en Catalogne (avec Michèle Penalva), en Italie (avec Alessandro Michelucci), en France continentale avec Jacques Cauda, en Corse, avec Francine Demichel, Dominique Ottavi, Tina Bartoli, Alexandra Pozzo di Borgo, Marie-Julie Ferrandi, Dominique Pietri, Robert Colonna d’Istria, Kevin Peche-Quilichini, Sampiero Sanguinetti et d’autres… Chaque artiste, chaque poète, chaque photographe, chaque écrivaine, chaque auteur exprimera « sa »  femme en Méditerranée.  On retrouvera dans cette nouvelle livraison les rubriques habituelles initiées dès le premier numéro : le roman- feuilleton d’Aristide Nerrière, la suite de l’épopée en bande dessinée de Jean-Luc Maori-Casanova, le clin d‘œil au passé (ici les deux pages du livre de Pierre Dominique : 

« La Corse : types et coutumes »), le fac-similé d’un manuscrit (Celui, inédit et rare, de Marguerite Yourcenar, retrouvé par l’ami Jean-Pierre Castellani), des photos d’aujourd’hui : Ange-François Filippi ou anciennes… (Miss France…1921 !) ; des textes dans les langues de la Méditerranée, outre le français bien sûr, celles de Corse, (Pedru Cuneo-Orlanducci, Antone Marielli, Danièle Maoudj…) de Malte (Elisabeth Grech)… d’Italie… de Catalogne… mais encore de la poésie (Farrah Trabelsi, Dominique Ottavi, Grégory Rateau, Marie Tavera, Muriel Dubois, Nadya Saadi…)

 

                      Les femmes de Méditerranée retrouvent ici leur place qui est la leur, c’est-à dire la place privilégiée, la première, à l’instar de celle qui les représente toutes aujourd’hui, et qui vient d’être mondialement reconnue et justement récompensée, je veux évoquer, l’écrivaine, l’auteure ou l’autrice Annie Ernaux, Prix Nobel de Littérature 2022 à laquelle I Vagabondi rend hommage en lui dédiant ce numéro exceptionnel, elle qui a tant écrit pour  la condition des femmes dans le monde, la liberté de parole, la liberté d’agir, de faire, et de disposer de son corps. Son engagement est primordial, essentiel, même si son œuvre ne se réduit pas  à cela. Sa dimension féministe a sans nul doute participé à la diffusion dans le monde de ses œuvres, qui résonnent comme jamais dans le contexte post-#metoo que nous connaissons. Pour elle, pour Annie Ernaux, « la littérature, c’est changer les choses, même au-delà de l’Hexagone »… Avec I Vagabondi, on change aussi les choses…

I VAGABONDI N°4

15,00 €Prix
  • ISBN : 978-2-490584-41-3

    format 21x27

    155 pages

     

     

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